A la conquête de l’Atlantique à vélo !
« Une première expérience en itinérance de 2 semaines de fin juin à mi-juillet »
Ce n’est pas l’épopée d’Ulysse mais une belle aventure et une grande fierté d’avoir accompli ce périple de près de 500km !
La recherche d’un défi sportif, l’envie d’explorer une partie de la côte Atlantique française et de profiter pleinement des richesses de notre pays avec un impact carbone minime m’ont décidé à me mettre en selle. Après 2 mois de confinement et des voyages à l’étranger devenus moins accessibles et pas forcément très prudents, ce parcours était une superbe alternative aux grands voyages prévus au départ.
Je suis partie sans trop savoir si j’irais jusqu’au bout. Bien qu’ayant l’habitude de voyager, je ne me sentais pas extrêmement sereine à l’idée de m’aventurer toute seule à vélo pour une durée encore indéterminée puisque je ne connaissais pas encore mon rythme d’avancée. Puis au bout de 2-3 jours, mes doutes sur ma capacité et ma motivation à aller jusqu’au bout de l’itinéraire se sont vite dissipés.
Munie de mon guide de La Vélodyssée, je savais à peu près où je pouvais atterrir tous les jours en termes de distance, de durée et d’hébergement. Seul un incident technique majeur aurait pu freiner ‘ma course’.
Ambiance surf and chill : si l’on aime l’océan et les couchers de soleil sur les vagues, c’est le parcours rêvé !
En fin de journée, on a toujours la récompense d’un plongeon dans les vagues. Une session baignade rafraichissante est parfaite pour s’adonner à quelques étirements sur la plage, idéale pour éviter les courbatures le lendemain !
Dans l’ensemble la véloroute est très bien balisée et sécurisée par rapport aux voitures. On avance paisiblement et on croise toujours des gens sympas sur le chemin en cas de doute sur sa direction. J’ai aussi eu la chance de bénéficier d’une météo très favorable. Hormis quelques matinées pluvieuses, les rares averses ne m’ont pas empêchées d’avancer correctement. Je n’ai pas non plus souffert de températures caniculaires. On a beau être bien équipé, rouler sous la flotte ou en plein cagnard, ce n’est jamais très agréable.

Jour 1 : Royan > Montalivet // Je passe le « bac » 😉
Départ le mercredi pour prendre le bac (la navette qui relie les 2 extrémités de l’estuaire de la Gironde) de Royan au Verdon-sur-Mer. Simple et rapide (environ 20min de traversée) avec le vélo, sans besoin de réservation au préalable. A la descente du bateau, on arrive presque tout de suite sur la piste cyclable. La piste jusqu’à Montalivet est toute droite, plate, on longe la forêt et les plages, c’est très agréable.
Arrivée en fin d’après-midi. Je pose le contenu de mes sacoches pour alléger la bicyclette dans le logement réservé la veille via Airbnb (petit logement très chouette, des hôtes très accueillants qui ont l’habitude de recevoir des voyageurs à vélo) puis je file à la plage et visiter le centre-ville. Premier coucher de soleil du parcours sur la grande plage de Montalivet.

Jour 2 : Montalivet > Hourtin // Départ sous un ciel nuageux
Après quelques heures de route, arrêt à la Plage du Pin-Sec, ravissant coin sauvage derrière les dunes. Un grand camping et un bar snack permettent de se poser un peu et d’admirer l’océan en contrebas. La grande piste traverse l’immensité de pins, on se sent tout petit.
Bien que l’itinéraire soit plat, le vent contraire rend la route un peu difficile ce jour-là. On peut poursuivre la balade sur plusieurs circuits variés dans la forêt. Immersion dans la réserve naturelle de la forêt de Vendays et du Flamand, puis pause à Hourtin Plage à une 20aine de kilomètres.
Le temps orageux menaçant et l’après-midi bien avancée me poussent à rejoindre les terres vers le bourg d’Hourtin pour trouver un hébergement. Mon projet de l’après-midi était de rejoindre Carcans-Plage mais la distance restante d’environ 35km, et mon guide indiquant quelques difficultés m’ont influencé à réduire mon avancée. Pour le 2ème jour je préfère jouer la carte prudence.
Jour 3 : Hourtin > Lacanau Océan par Carcans et Maubuisson
Je décide de ne pas redescendre à Hourtin Plage et de quitter la Vélodyssée pour rejoindre Carcans Ville par la piste cyclable qui longe la D3 dans la forêt via Carcans Ville. Je longe Le Lac par l’est en descendant vers le Montaut et Maubuisson. C’est un endroit très joli où j’ai pique-niqué au bord du lac et fait la rencontre sympathique d’un couple de cycliste de la Vélodyssée : eux font l’itinéraire de Nantes à Arcachon en VAE.

Je rejoins ensuite La Vélodyssée à la sortie de Maubuisson. Les 13 km jusqu’à Lacanau Océan sont magnifiques : on traverse la forêt, pas mal de dénivelés et donc de belles descentes aussi. Avec le poids des sacoches, le chemin devient beaucoup plus sportif. J’ai compris pourquoi autant de cyclistes roulaient à vélo électriques à cet endroit 😉
Jour 4 et 5 : Pause à Lacanau puis Arès > Andernos-les-Bains // Vélo posé : place au farniente, et tapas en terrasse.
Une petite journée de vélo ce jour-là car je quitte mes amis dans l’après-midi pour avancer vers Arès où j’ai prévu de dormir. Je pédale jusqu’au port ostréicole d’Andernos qui offre de jolies perspectives sur le bassin. Les cabanes de pêcheurs et la lumière de fin de journée permettent de faire très belles photos. La promenade le long du littoral vaut aussi le détour. Belle balade en vélo que je recommande !
Jour 6 : Arès > Arcachon via le Cap Ferret
Plutôt que de contourner tout le bassin d’Arcachon, j’ai préféré descendre jusqu’au Cap Ferret.
Le Cap Ferret à vélo est splendide et assez ombragé ! Forêt de pins, immenses étendues de sables et petits villages de pécheurs. A l’entrée du petit village de l’Herbe, on peut admirer l’adorable Chapelle algérienne qui donne sur la mer. Malgré la chaleur ce jour-là, ce fut une des plus belles étapes de mon parcours : entre le Bassin d’Arcachon et l’océan Atlantique, les paysages sont variés et sauvages. Je conseillerai d’y séjourner 1 nuit pour bien en profiter.
Arrêt plage et baignade à la magnifique plage du Truc Vert côté océan. Si comme moi, vous êtes amatrices ou amateurs de vagues, allez-y (en zone surveillée bien sûr) !
Puis je prends la navette maritime de la pointe du Cap vers Aracachon. Les marées ne permettaient pas de prendre la navette vers le Moulleau au sud d’Arcachon cet après-midi-là.
Petite surprise que je n’avais pas prévue : il faut défaire les sacoches du vélo pour l’embarquer. Les vélos sont accrochés tout en haut du bateau (un peu trop entassés à mon goût, j’ai dû faire quelques réglages au niveau des chaînes avant de pouvoir redémarrer normalement…) pas pratique, mais c’est un truc à savoir.
La traversée donne à voir d’admirables paysages depuis la mer. Je rejoins mon logement en soirée à quelques kilomètres vers la sortie de la ville.
Jour 7 : Arcachon > Biscarosse
Départ du Mouleau dont le centre est très vivant et mouvementé. Il faut faire attention en vélo mais l’endroit est à voir.
La sortie du Pyla-sur-Mer et le passage de la Dune du Pilat sont difficiles !
La piste longe la départementale. Bien que sécurisée, ce n’est pas très agréable de respirer les pots d’échappement. Je passe près des Lac de Cazaux et de Sanguinet. La soirée avance alors je m’arrête quelques dizaines minutes pour chercher un hébergement pour le soir même. Je ne trouve pas de logement dispo ou suffisamment proche de la piste cyclable. Heureusement je tombe sur un camping tout près de la piste cyclable qui accepte de me louer un petit bungalow pour 1 nuit exceptionnellement, ouf ! Je file donc à Biscarosse Lac et rejoins mon bungalow au camping.
Jour 8 : Repos et visite de Biscarosse Ville
Jour 9 : Biscarre > Mimizan
Il est 10h, départ de Biscarosse sous un ciel nuageux pour gagner Mimizan à 60km plus au sud.
La Traversée de Parentis-en-Born sous la pluie est pénible. Je me perds un peu à la sortie du centre-ville. La piste cyclable longe la D 652, beaucoup de circulation. Ce n’est pas la partie la plus pittoresque. Puis on évolue de nouveau dans la forêt : on longe les villages de Gastes, Sainte-Eulalie-en Born et on effleure l’Etang de Biscarosse et de Parentis. Arrivée à Mimizan Plage, pause quotidienne à la plage évidemment avant de reprendre la piste pour Mimizan Bourg à 5km pour la nuit.

Jour 10 : Mimizan Ville > Saint-Julien-en-Born
Là j’ai perdu la piste en voulant passer par le village de Bias, mauvaise idée !
Beaucoup de temps perdu à retrouver la piste et le chemin. Des passants me l’avaient conseillé mais ce n’est pas du tout un bon plan. Petit conseil : Toujours suivre son itinéraire, son instinct et ne pas perdre de vue les pistes cyclables. On a vite fait 10 ou 15km de trop, à la fin de la journée ça peut faire beaucoup…
Je passe la fin d’après-midi à Contis Plage : Petite station intimiste, bien préservée, la forêt y est superbe. La route du phare vaut également le détour ! Contis Plage et sa forêt de pins et de bruyères fait partie d’une de mes étapes favorites !
Pas d’hébergement dispo sur place, c’est la veille du premier weekend de juillet. Je suis donc retournée à Saint Julien en Born (environ 7km) pour rejoindre le AirBnb réservé au dernier moment. Le petit village de Saint Julien en Born (Contis et Saint Julien en Born sont la même commune) offre également une étape remarquable : village fleurie, petit marché convivial et riche en spécialités locales. Parfait pour préparer son pique-nique. Evidemment sous le soleil, tout est toujours plus chouette !

Jour 11 : Saint Julien en Born > Moliets-et-Maa
Piste sans difficulté, la traversée de la forêt est très agréable. Petite escale pique-nique au Cap de l’Homy, que je recommande vivement. Encore une vue imprenable sur les majestueuses vagues de l’Atlantique ! Ce secteur offre de belles balades s’il on souhaite passer un peu de temps sur les pistes cyclables et profiter du secteur.
Arrivée à Moliets-et-Maa Bourg en soirée et Baignade à Moliets-et-Maa Plage.
Jour 12 : Moliets et Maa > Labenne

Là je quitte progressivement la forêt des Landes. Passage à Messange et Vieux Boucau les Bains.
J’arrive là à la frontière entre les Landes et le Pays Basque. Je longe toujours le littoral mais la piste est moins sauvage, plus urbaine. Plus j’avance, plus la quiétude des pins s’amenuise. L’ambiance surf et citadine s’intensifie progressivement. Seignosse Plage, Hossegor, Capbreton : ambiance différente. La physionomie des maisons change. Le style basque est bien présent.
Arrivée en milieu d’après-midi et retrouvailles avec des amis habitant à Labenne : je laisse le vélo pour une session paddle et baignade au Lac d’Hossegor, paisible et propice à des longueurs de nage ! Pizza au coucher de soleil à la plage.
Jour 13 : Labenne > Anglet
L’objectif final approche…
Le Pays Basque est franchi (le 64 !). Bayonne n’est maintenant plus qu’à 30km. La traversée des alentours d’Ondres et Tarnos est agréable dans la forêt. On admire sur la route les oiseaux qui dorent au soleil au bord de l’étang. Une partie est non goudronnée mais tout à fait praticable. Aucune difficulté mais attention à la circulation, le passage de Boucau est assez dangereux et hostile aux « non motorisés ».
L’arrivée à Bayonne et sa citadelle est bien méritée ! Je traverse l’Adour par le pont pour entrer par le centre-ville. Je fais un arrêt touristique de quelques heures à Bayonne puis me remets en selle direction Anglet. Une fois à Anglet, ne surtout pas manquer la plage de la Chambre d’Amour sur la route de Biarritz, une merveille au coucher de soleil !

Jour 14 : Anglet > Hendaye
Mon manque d’anticipation m’empêche de repartir par le train du jeudi ou du vendredi (plus d’emplacement vélo dispo à bord du TGV ! A réserver bien à l’avance).
Je dois donc prendre le train le mercredi et accélérer mon arrivée à la frontière espagnole. Je conseille cette étape en 2 jours pour bien profiter de la côte basque. Je quitte donc Anglet et traverse une à une les magnifiques villes de Biarritz, Bidart, Guéthary, Saint de Luz, Ciboure et Hendaye. Tout le littoral est superbe ! Beaucoup de monde à Biarritz dès le matin et ça grimpe un peu à la sortie de la ville. J’ai dû me détourner de la piste cyclable à ce moment-là et faire une partie à pieds en raison du passage montant constamment. Bon, ça fait partie de l’aventure… Petit coup de pompe mais on ne perd pas les pédales !

Etape le long de la côte basque difficile en raison de la circulation (on traverse des zones urbaines, voitures, piétons, on n’est plus le roi ou la reine de la piste cyclable) et du dénivelé ! Bien que la distance ne soit pas si importante, le poids du vélo devient vraiment un fardeau lorsqu’il s’agit d’affronter les côtes.
La route de la corniche de Socoa à Hendaye n’est plus une piste cyclable. On partage la départementale avec les voitures, prudence ! Assez long. Une partie des côtes peuvent être pratiquées à pieds. La chaleur écrasante ne m’empêche pas d’apprécier les points de vue merveilleux sur l’océan à l’est et sur les vertes collines à l’ouest.
L’arrivée à Hendaye sonne la fin proche de la course. >> I DID IT ! <<
La Promenade le long de la baie de Txingudi à Hendaye offre des kilomètres de voie verte. La piste est enfin toute plate, une vraie récompense après ces kilomètres de dénivelés. La traversée d’Hendaye est intéressante et assez longue entre l’entrée dans la ville et la fin de la baie. Il manque tout de même une ligne d’arrivée un peu fun en fin de parcours…. On imaginerait bien un message/panneau tel que : « Fin de l’itinéraire sur la Vélodyssée. Vous l’avez fait, bravo !! » 😉
Bref, on peut dire que sur cette étape, on mouille le maillot !
Dernière baignade et dernier coucher de soleil sur la plage avant le départ le lendemain en TGV !
En résumé, cette partie de la Vélodyssée a été pour moi un parcours nature et sportif mais tout de même accessible. J’ai ressenti une vraie sensation de liberté puisqu’à vélo on va où l’on veut quand on veut. C’est une façon de voyager addictive et sans doute inspirante puisque quelques semaines plus tard, début août, je suis repartie avec des amis de Ronce-les-Bains à La Rochelle pendant 3 jours. 150km sur la Vélodyssée mais cette fois dans l’autre sens !;)
Voyager à vélo c’est une manière de sortir la tête du guidon pour s’évader facilement du quotidien.
