Le climat au cinéma

1 Juin,12 | Société

Ces dernières années, on assiste à l’émergence dans le monde audiovisuel  des questions liées au changement climatique et aux impacts environnementaux. Cette thématique commence à devenir un sujet de préoccupation récurrent qui envahit peu à peu le grand comme le petit écran. Des films comme Don’t look up sur Netflix (2021), Le Jour d’après (2004), Une vérité qui dérange (2006); des films d’animation tels que l’Age de glace II (2006), Wall-E (2008), Avatar (2009); des documentaires tels que Home (2009) ou des séries comme Terra Nova (2011), sont quelques exemples qui abordent ces problématiques chacun à leur manière.

Il ne s’agit plus seulement d’un thème tenant du ressort (géo) politique, économique ou idéologique etc… mais bien d’une préoccupation du quotidien qui touche également les réalisateurs et bien sûr l’opinion publique. De même, les enjeux environnementaux incarnent un sujet qui sensibilise, implique tout un chacun et suscite un intérêt de plus en plus grand, en particulier auprès de la jeune génération (Wall-E, l’Age de glace).

Ces longs métrages illustrent l’inquiétude liée aux conséquences du dérèglement climatique et des risques encourus par la planète et les Hommes si l’on ne fait rien. Au-delà de ces questions, ce sont également les comportements humains, la convoitise, la cupidité, l’appât du gain qui sont dénoncés (Avatar). L’ensemble de ces œuvres, quel que soit le registre dans lequel elles s’inscrivent (pédagogique, ludique, tragique, dramatique, fantastique…), met en exergue les conséquences de l’inaction et offre une certaine vision, une interprétation du futur quant à ces impacts pour la planète et ses habitants au sens large.

Les scénarii mis en scène sont souvent très pessimistes et alarmistes avec des effets dévastateurs : dans certains cas (Le Jour d’après, Wall-E, Terra Nova), la Terre n’est plus qu’un chaos désertique noir et rouge, une atmosphère qui semble infectée par la radioactivité, un enfer irrespirable composé de building désaffectés et d’amas de déchets métalliques. Les Hommes ont consumé la planète jusqu’à épuisement des ressources et de la biodiversité, la rendant hostile à toute forme de vie.

Au contraire, surgissent parfois des solutions et des alternatives aux répercussions du changement climatique. L’existence d’une lueur d’espoir et même d’une sorte de renaissance jaillit lorsque tout semble perdu. Terra Nova offre une nouvelle chance à l’Humanité en retournant 85 millions d’années dans le passé pour reconstruire une civilisation, comme une opportunité de se racheter une conduite

A travers ces scénarii, c’est en quelque sorte une leçon de morale qui est donnée : on tente d’agir de manière plus raisonnée et pondérée afin d’instaurer un monde pérenne en préservant les ressources, la Nature, en reconsidérant les relations humaines.  L’objectif étant d’être capable de « prendre les devants » afin d’éviter des catastrophes dues aux activités humaines (Home).

Il est intéressant de constater que le monde audiovisuel s’empare de ces questions. Evidemment, bien que cette thématique soit plus que d’actualité, elle incarne aussi une opportunité de business juteuse aussi bien pour le cinéma que pour la télévision. Avatar avec ses 200 millions d’entrées et 2, 376 milliards de dollars de recettes mondiales[1] en est un bon exemple !

Cependant, ce phénomène met en avant l’utilité d’informer, de sensibiliser, d’éveiller les mentalités et les comportements. On peut considérer l’audiovisuel comme un média intelligent pour véhiculer des messages, des valeurs, et témoigner de l’actualité environnementale, sociale et économique.  Plus globalement, c’est une illustration qui donne à réfléchir à la situation actuelle complexe dans laquelle nous évoluons.

Enfin, ces différentes productions permettent de remettre en question un paradigme de l’inaction ambiant, en montrant la situation d’impasse vers laquelle nous approchons si rien de plus virulent n’est engagé en faveur de pratiques plus raisonnées et pacifiques. Quoique ces scénarii paraissent irréalistes, excessifs et démesurés dans l’immédiat, il nous appartient d’anticiper de telles conséquences et d’agir de manière proactive sans plus attendre pour la préservation durable de la biodiversité.

Marine Bulet.