Pétrole un jour, pétrole toujours ?

27 Fév,12 | Environnement

Les besoins croissants en énergie et la pression exercée sur les ressources naturelles pour répondre aux besoins énergétiques des populations mondiales (en particulier les sociétés industrialisées) posent aujourd’hui problème.

Les diverses industries, le transport et la production d’électricité sont en majorité responsables de la plus grande consommation d’énergie. Notre dépendance aux énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon…) entraîne un puisement dans les ressources naturelles considérable, d’où l’augmentation  de la concentration des gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère et les dérèglements climatiques que nous connaissons actuellement. Selon le site www.greenfacts.org,  ces dernières années « les émissions mondiales de dioxyde de carbone et la demande en pétrole ont continué d’augmenter de manière constante. Selon les projections, si les politiques restent inchangées […], la demande en pétrole devrait augmenter de 70% et les émissions de CO2 de 130% d’ici 2050. »[1]

Tout ceci nous amène à remettre en question l’avenir de la production énergétique. Mais alors quelles technologies auraient le pouvoir de contribuer à l’amélioration de nos comportements énergétiques? Vous l’aurez compris, il nous faut changer nos habitudes énergétiques et trouver des solutions et vite !

Il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives à l’utilisation des énergies fossiles, comme les énergies renouvelables telles que l’éolien, l’hydroélectricité, le solaire (thermique ou photovoltaïque) la géothermie et la biomasse (bois, biogaz, biocarburants)…  Développer ces énergies et les combiner s’avère nécessaire. Toutefois, elles seules ne suffiront pas à réduire notre consommation d’énergie, il faut opérer un changement dans nos modes de vie et de consommation.

Bio Fuel Systems[2], une entreprise franco-espagnole de production de biocarburant à partir de micro-algues semble être un modèle exemplaire d’énergie propre.

Le procédé de BFS repose sur la culture intensive de micro algues qui absorbent le C02 rejeté par les industries et le convertit en biomasse. Ce procédé est analogue au processus naturel de formation du pétrole d’origine fossile, c’est-à-dire qu’il utilise l’énergie solaire en majorité, la photosynthèse (processus qui permet aux plantes et à certaines bactéries autotrophes de synthétiser de la matière organique,  grâce à la lumière du soleil) et le phytoplancton (micro algues marines). BFS permet de convertir le CO2 en énergie de manière accélérée (il suffit de 48h pour produire ce biocarburant !), sans recours aux métaux lourds et au souffre qui sont habituellement utilisés pour traiter le pétrole d’origine fossile. L’énergie solaire est employée comme principale source d’énergie, le CO2 des émissions industrielles comme matière première, et  le plancton en tant qu’intermédiaire. Il représente donc un « pétrole propre » à tous points de vue.

A l’inverse des biocarburants issus de matières premières agricoles (colza, tournesol, betterave, canne à sucre…), il ne nécessite pas  de grandes surfaces cultivables extrêmement consommatrices en énergie, et économiquement parlant, son prix reste peu élevé. De plus, il n’émet pas de C02 puisqu’il absorbe les excédants de C02 rejetés dans l’atmosphère par l’industrie (à la fois non polluant et dépolluant). Ainsi, il constitue une ressource inépuisable, facile à produire et respectant l’environnement.

Face aux réserves de pétrole  en déclin, ce carburant vert présente les mêmes avantages que le pétrole en termes de densité énergétique sans les inconvénients. Il pourrait permettre de remédier aux ‘lacunes’ des énergies renouvelables actuelles dont la faible puissance et intermittence ne garantie pas toujours l’efficacité. Enfin, il incarnerait le moyen de ne plus avoir recours au pétrole d’origine fossile, dont de nombreux produits du quotidien sont issus (matières plastiques, électronique, informatique, cosmétiques…). Nous disposerions alors de produits plus écologiques et plus sains.

Cette technologie semble posséder toutes les qualités pour substituer le pétrole d’origine fossile. Il s’agit maintenant de la développer, de la vulgariser et la commercialiser.  On sait qu’il faut agir rapidement en vue d’un développement durable mais il subsiste encore des  lacunes dans nos habitudes de consommation, non seulement concernant notre dépendance au pétrole et la mise en place de dispositifs d’énergies renouvelables à plus grande échelle mais également dans les produits du quotidien : suremballage, emballages individuels, produits anti-écologiques et malsains dans l’alimentaire (huile de palme…) pour ne citer que quelques exemples. Tout ceci pour des questions de rentabilité…

Des entreprises comme BFS s’efforcent de proposer des changements mais face à la situation de plus en plus alarmante, nous sommes en droit de nous demander pourquoi les choses ne s’accélèrent pas ?

 Marine Bulet.